Chère famille, mes amis;
Toutes les 5 années, à peu près, ont lieux les élections nationales malaysiennes. C'est cet événement haut en couleurs que j'ai choisi de vous faire découvrir cette fois-ci en plongeant, comme à mon habitude, au coeur de l'action la plus palpitante. Une évolution notable c'est quand même glissée dans ces chroniques de l'extrême, je suis dorénavant protégé par une authentique James Bond girl, une amazone de charme, ma femme, Tikka.
Si je dis "à peu près" toutes les 5 années, c'est que la date est choisie par le parti en place. Ainsi, le Barisan National (BN), au pouvoir depuis l'indépendance (1957), a négligemment grignoter 6 mois, tardant à annoncer la date du retour aux urnes...
Le BN était, pour ainsi dire, le parti unique jusqu'à il y a 10 ans. Depuis, une certaine contestation tente de grandir mais c'est bien difficile face à un pouvoir omnipotent, qui confond allègrement ses fonds avec ceux de l'état et qui n'hésite pas à recourir à la force et à l'intimidation si nécessaire. C'est que le BN en distribue des "gula-gula" (sucreries) avant les élections! Réservoirs gratuits pour tout le village, moteur flambant pour les pêcheurs... Le pays tout entier est en travaux! Il faut finir telle route, réparer telle école...
Il faut aussi faire attention avec qui on discute... Ainsi Tikka, toujours prompte à hisser le drapeau rouge de la révolution a eu la bonne idée de jouter avec notre "futur" propriétaire... qui s'est révélé être le responsable de la campagne du BN local. Depuis il refuse de nous adresser la parole! Vous l'aurez compris, l'opposition se fait discrète dans les villages mais ça donne un certain goût de clandestinité, de lutte secrète qui n'est pas si désagréable... Nous faisons déjà partit du noyau dure de la résistance!
- Ici Sukau - pom pom pom pom
- Une larme de crocodile se cache au fond de mon thé glacé -
- pom pom pom pom
On votait hier: Devant l'école, le chef du village donne 100 Rm (2 - 3 jours de salaire) à chaque votant en leur faisant jurer de cocher BN. Cette pratique ne choque personne... On ne se demande pas d'où vient tant d'argent, pire, nos amis les plus "progressistes" regrettent bien que l'opposition ne fasse pas plus de voix mais que voulez-vous... elle ne donne pas d'argent!
Les résultats sont tombés: l'opposition est battue, la résistance est tombée. Ce ne sera pas pour cette fois encore. Pire, les scores ont l'air moins bon que la dernière fois. L'héroïsme n'y aura pas suffit. Alors on analyse méthodiquement. Le redécoupage des circonscriptions bien sûr, le transport des urnes toujours suspect, tout cet argent déversé et ces bus qui vont chercher les impotents jusqu'au coeur des campagnes...
L'heure est à l'amertume. Heureusement il y a une revanche dans 5 ans! A peu près...
jusque dans les plantation d'huile de palme...
bien à vous
depuis leur QG secret
Valentin et Tikka
Peut-être ne faut-il voir dans l'achat des votes qu'une manière, certes peu orthodoxe, de relancer l'économie ? Une source d'inspiration comme une autre, par les temps qui courent...
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